L'ange déchu ou l'ange déçu ?

Complètement crevée. Notre poupée russe arrivait donc avec de grands cernes à Manhattan pour aller dans son nouvel établissement. Super, hein ?
Elle se retrouvait complètement perdue dans un nouvel univers sans repère puisque son forfait n’avait pas encore changé et qu’elle avait gardé celui de Russie pour l’instant et puis, de toute façon, elle était beaucoup trop fière pour contacter ses parents qui avaient osé l’abandonner en l’amenant de force dans cet endroit hideux.
Bon… Elle exagérait. New York n’était pas sensé être horrible mais c’était grand, terriblement grand et elle partait donc de sa petite ville où elle était la reine pour se retrouver dans un endroit encore plus grand. Plus grand à conquérir ? Mmm… Elle n’avait pas pensé en prenant ce point de vue là, il fallait voir grand de nos jours, c’était vrai. Mais elle n’avait jamais été habituée vraiment au changement. Pas non plus à la routine mais là, c’était tout de même un peu gros…
Elle allait perdre TOUS ses amis. Fin… Ses amis… Sa bande de chienchiens qui répondaient au moindre de ses ordres en la regardant avec des yeux béats d’admiration. Elle s’en fichait, elle s’en retrouverait d’autres.

Mais si cet endroit était pareil que dans les films américains au sujet des lycées qu’elle voyait avec des salopes de pom-pom-girl qui faisaient la loi, ça risquerait d’être plus dur que prévu sauf si elle arrivait à les manipuler et… Bon. Ce n’était pas le moment de se faire des plans comme ça, elle verrait bien et ça ne servait à rien de se prendre la tête pour rien.

« Bah… C’est quand même moche et pollué ici… » Se dit-elle en montant dans le taxi qui devait l’amener à l’endroit où elle vivrait dorénavant et ce jusqu’à la fin de ses études… Ou jusqu’au moment où elle se ferait virer de cet établissement. Elle observa d’une mine distraite le paysage si différent du sien à travers la vitre fumée de la voiture avant de l’apercevoir.

L’établissement était plutôt impressionnant et il faisait bel et bien penser aux lycées des séries télévisées et des films qu’elle voyait, elle verrait à l’intérieur comment ça se passerait. Si ça serait comme dans ces films ou il y avait des groupes bien séparés comme le groupe des gothiques, celui des sportifs et populaires ou encore celui des racailles.
Ça pourrait être amusant si c’était comme ça, non ? Moui… Pendant un bout de temps puis elle s’en lasserait comme d’habitude.

Avec un sourire charmant et un regard légèrement implorant, elle convînt le chauffeur de lui faire porter sa valise jusque dans le hall sans même ouvrir la bouche, génial, hein ?
C’est donc en suivant ce brave homme qui prit même le soin de lui ouvrir la porte tel un gentleman qu’elle arriva dans le hall de son établissement et après lui avoir lancé un sourire radieux et l’avoir payé en lui donnant un supplément, pour la forme, elle jeta un coup d’œil à ce qu’il se passait autour d’elle. Eh bien non, pas de groupes distincts et tout le monde se mélangeait. Boarf… Même pas drôle, elle sentait qu’elle allait s’ennuyer ici dès le départ…

…Mais elle changea bien rapidement d’avis lorsqu’elle vit tous les regards tournés vers elle. Bin quoi ? Elle avait un truc sur le visage ? Souriant avec aisance et douceur, comme si tout était naturel, elle les fixa à son tour, ne se sentant nullement gênée. Peut-être pas en fait, ils semblaient reconnaître sa supériorité dès le départ. Ou alors… Ils aimaient bien les ragots et le fait de voir quelqu’un qu’ils ne connaissaient pas avait déjà fait le tour comme dans certaines séries…
Ou tout simplement, elle se faisait des films parce qu’elle n’avait pas l’habitude d’arriver dans un endroit si peuplé, après tout.

La masse se fendit tout à coup comme pour laisser passer quelqu’un et Morphée regarda avec attention ce qu’il se passait, subitement très intéressée par ce qui allait suivre…

Harley avait entendu parler de l'arrivée d'une petite nouvelle, les ragots allaient bon train et c'est armée de son appareil photo qu'elle alla retrouver Joy près de la porte du hall.

- Alors ma Belle, prête?

Elle poussa les portes battantes et elles entrèrent dans le hall. La foule se fendit pour les laisser passer, telles deux reines. Harley se remettait du gloss tandis que Joy jouait avec ses cheveux. Leurs talons claquèrent sur le sol et l'on se mit à chuchoter dans la salle. Les regards allaient des deux jeunes filles à la nouvelle qui venait elle aussi d'entrer. Un silence gêné s'installa et les reines se regardèrent avec un sourire entendu.

On reprend du service

Harley s'avança la première vers ce qui semblait être une ravissante poupée blonde.

- Harley Davis annonça-t-elle en lui tendant une main qui se voulait amicale, puis elle se tourna vers Joy avec des yeux pétillants.

A toi de jouer!

La nouvelle avait bien choisi son heure d'arrivée, les lycées n'agglitinaient en masse dans le hall après être passés au self. Et dès l'instant où le taxi s'était arrêté devant Heley, nos reines gagnèrent sur leur régime pour les rejoindre en vitesse.

Il semble toute fois que le comité d'acceuille a été reduit, car les portes battantes s'ouvrirent seulement sur Harley & Joy. La brillante photographe devançait notre "adorable" reine de quelques pas, mais c'est ensemble qu'elles perçèrent la foule. Comme au bon vieux temps ... Joly eut un bref regard sur l'assemblée avant de jeter un coup d'oeil vers l'escalier principal songeant y voir apparaitre Lina & Hell.

Rien de mieux que le diable pour vous acceuillir en enfer.

Ces bruits de talons claquant sur le sol se stopèrent quand elles se retrouvèrent face à l'ange. Le silence désagréable que la plupart des gens redoute s'installa. Harley lança un regard entendu à Joy qui aquiessa discrètement en regardant son amie s'avancer.

- Harley Davis, lacha t-elle et on ne perçu pas vraiment le ton de sa voix...Scène amical ou non ? La main qu'elle tendi ensuite, elle, s'y prétait.

Comme Harley se tournait vers elle, Joly eut un large sourire en détaillant la "blondinette". Vêtements de prix, teint de poupée, de beaux yeux clairs... Certes, mignonne la nouvelle. Joy chercha son regard, l'envie de la tester était trop grande...

- Les anges aussi s'habillent en Prada ? Quelques rires perçèrent à leur tour le silence. Elle s'avança. Joy Fawley.

Elle tendit une main, mais ce fut en direction de la foule et deux jeunes première année s'empressèrent de prendre place à ses côtés. Son regard s'arrêta sur les valises toutes juste déchargées, et les garçons se jetèrent littéralements sur elles. Joy articula nonchalament un "204".

Deux jeunes filles qui devaient avoir environ son âge commencèrent à s’approcher d’elle alors qu’un silence venait de s’installer dans le hall et que tout le monde les observait. On entendait plus que le bruit que leurs talons faisaient lorsqu’elles marchaient sur le sol qui résonnait dans tout le hall.
Les deux jeunes filles qui arrivaient étaient très belles et Morphée dû le reconnaître tout de suite malgré son narcissisme super développé.
La plus vieille des deux, celle qui semblait être la plus proche au niveau de son âge était une jolie brune aux cheveux parfaitement lissés, aux yeux bleus clairs et aux vêtements plutôt chics comme la majorité des personnes ici présentes s’approcha de la russe avant de parler de manière courte et efficace comme si elle avait l’habitude d’être toujours écoutée au point où parler beaucoup ne lui servait à rien :

- Harley Davis

Elle lui tendit la main et la poupée russe la fixa un instant avant de sourire avec douceur en lui serrant doucement la main, de manière brêve.
Ensuite, ce fut au tour de l’autre jeune fille, qui semblait plus jeune mais qui dégageait tout autant de charme et de détermination que la première. Elle était aussi brune que la première mais possédait, elle, de magnifiques yeux verts ainsi que le même style de vêtements que la première.
Morphée s’en doutait bien mais elle était vraiment tombée dans une école avec des personnes de son niveau contrairement aux prolétaires avec qui elle avait l’habitude de traîner auparavant, ça faisait bizarre mais elle ne se laissa pas impressionner pour autant et continua de fixer celle qui possédait des yeux verts et qui ne s’était pas encore exprimée :

- Les anges aussi s'habillent en Prada ? Joy Fawley.

Lors de sa boutade, la masse se mit à rire de manière presque automatique comme si c’était un show télévisé et qu’une personne passait avec une pancarte pour leur dire « riez », c’était assez pathétique en fait et Morphée les fixa avec un air neutre mais n’en pensant pas moins :

« Elles ont l’air d’être les reines ici et quelque chose me dit qu’il faudrait que je m’en méfie… »

Puis elle offrit un sourire rempli de douceur aux deux jeunes filles, rougissant légèrement avant de se décider à leur répondre de sa voix suave possédant un fort accent russe :

« Je m’appelle Morphée. Enchantée de vous connaître. »

La dénommée Joy tendit la main vers la foule et deux jeunes filles s’approchèrent automatiquement comme si c’était une reine et que ses sujets la suivait au doigt et à l’œil, comme si ce n’était que de vulgaires petits chienchiens et avec incrédulité, Morphée fixa la scène en haussant un sourcil. Elle n’avait pas l’habitude d’être la spectatrice de ce genre de scène mais plutôt d’en être le personnage principal et ça ne pouvait que l’intriguer de voir des personnes agir à sa façon.
La plus jeune regarda ensuite les valises de Morphée et plusieurs garçons se jetèrent dessus. Par réflexe, elle fit un mouvement de recul, surprise par tant d’affairement avant de fixer de nouveau la fille. Elle était certainement plus puissante que la russe lorsque celle-ci était au pouvoir dans son ancien lycée puisque la poupée russe avait toujours agit dans l’ombre et de manière implicite…
Alors apparemment, ça se passait vraiment comme dans les films qu’elle avait vu à propos des lycées américains, ce n’était pas qu’un stéréotype…Intéressant…

C’est alors que Joy murmura de façon presque imperceptible pour Morphée un numéro et de manière beaucoup trop vite pour qu’elle puisse comprendre quelque chose alors, approchant un peu l’oreille, elle demanda timidement :

« Pardon ? »

La poupée Russe, La Belle Soviétique, La Merveille de l'Est...

Les critiques ne tarissaient pas d'éloges à propos de la Nouvelle. Helena parcourait le Elles, ainsi que les commentaires laissés par les élèves. Les mots dégoulinaient d'admiration, et elle eut un rictus. Rien ne valait mieux qu'une chaire fraîche pour que les hormones s'exaltent. Elle tapotait doucement son ongle manucuré sur le bout de sa cigarette, mâchouillant d'un air distrait sa lèvre inférieure. Évidemment, l'ennui planant sur les élèves d'Heley dû au régime strict de la directrice ouvrait la porte à nouvelles folies.

Et la nouvelle Folie d'Heley venait de passer la porte.

Elle releva la tête, la fin bouclée de ses cheveux effleurant son cou pour tomber le long de son décoleté. Alors que tout le monde se levait, elle resta assise à sa place. Elle voyait par intermittence les cheveux blonds de la nouvelle. Elle laissait planer un sourire plein de candeur feinte.

Tout le monde tourna la tête à Droite. Les doubles portes venaient de s'ouvrir sur la Jolie Jo et Prim. Toujours aussi sublimes, et ça la tuait. Elegantes et magnifiques, imposantes dans leurs magnificences. Helena détourna la tête, et ne vit pas Joy se tournée pour regarder l'escalier où elles avaient l'habitude de se tenir. S'en suivit les présentations cérémonieuses.

Mon Dieu, qui sert les mains encore aujourd'hui ?

Elle contourna la foule pour se retrouver près des portes, et avança tranquillement. Non, elle ne provoqua pas le silence comme le firent ses camarades, ni même ne fit tourner les têtes vers elle.

« Pardon ?
- La chambre 204, articula-t-elle avec un ton doucereux. »

Elle haussa un sourcil, continuant de marcher jusqu'à la hauteur de Joy. Elle resta de quelques pas en retrait, ne pouvant souffrir de sa petitesse fasse à Joy et ses talons. Elle plissa les yeux.

« Que nous vaux ta présence dans un Établissement de redressement ? »

Elle prit ses cheveux dans une main, les plaçant d'un côté de sa nuque. Il n'y avait pas de hauteur dans son regard, elle la fixait dans les yeux sans ciller, et imposant un sourire ironique au coin de ses lèvres.

« Oh fait, moi c'est Hell. »

Hell, amère comme à son habitude, fit une entrée discrète et parfaitement calculée.

« Pardon ?
- La chambre 204, articula-t-elle avec un ton doucereux. »

Harley se fit petite devant l'attitude glaciale qu'elle eu envers elle et Joy, le Diable en personne semblait s'être personnifié en Hell et le peuple pourtant friand de rumeurs paraissait effrayé devant son altesse. La jeune fille observa ces deux anciennes meilleures amies, s'attendant à un duel.

« Que nous vaux ta présence dans un Établissement de redressement ? »

Le silence qui régnait laissa la parole à la blonde.

« Pardon ?
- La chambre 204, articula-t-elle avec un ton doucereux. »

Helena Jones...

Comme elle ne pu retenir un sourire, Joy baissa légérement la tête et suivit des yeux son "amie" qui alla se placer derrière elle.

« Que nous vaux ta présence dans un Établissement de redressement ?
- Puisque c'est ainsi que nous devons l'appeler desormais, ajouta J. »

Elle en profita pour se focaliser à nouveau sur Morphée en se mordant nerveusement la lèvre.

« Oh fait, moi c'est Hell.
- Voyons d'où nous sors tu toutes ces manières H. ? Nous avions obté pour un acceuil si strict ... Elle marqua une pause. Dis, ça fesait "too much" c'est ça ? » Demanda t-elle à l'arrivante.

Joy se tourna vers Harley d'un regarde genre "tu vois..." avant de lever les yeux au ciel.

La blonde n’avait pas entendu ce qu’avait dit Joy alors elle le lui avait signalé et attendait une réaction de sa part mais ce fut une voix doucereuse qui lui répondit :

- La chambre 204

Sursautant, Morphée se retourna pour faire face à une jeune fille aux longs cheveux bruns et aux yeux gris/bleu qui la regarda un instant avec de s’avancer rejoindre les deux autres. Une nouvelle reine ? Mais combien étaient-elles à contrôler cet internat ? Ça en devenait carrément inquiétant à la fin… La jeune fille ne s’était pas présentée, elle avait juste répondu à sa question sans faire davantage plus attention à elle et finalement, elle reporta de nouveau son attention sur la russe :

« Que nous vaux ta présence dans un Établissement de redressement ? »

Morphée ouvrit la bouche pour répondre à la question de la nouvelle arrivante mais elle se fit couper dans son élan par Joy qui semblait avoir son mot à dire :

- Puisque c'est ainsi que nous devons l'appeler desormais

Intriguée, la nouvelle arrivante sentit que quelque chose n’était pas normal dans cette relation qui semblait pourtant tout à fait ordinaire et elle fixa tout d’abord la première personne à lui avoir adressé la parole : Harley. Celle-ci se contentait de les fixer en silence et Morphée ne pu comprendre ce qu’elle ressentait alors elle reporta son attention sur Joy qui se mordait… Nerveusement la lèvre ?
Puis sur les autres qui les regardaient toujours avec un silence religieux mais qui semblait tout de même ressentir un peu de frayeur. Cette brunette était terrible ou quoi ? Ses manières semblaient un peu hypocrites mais Morphée ne s’attarda pas dessus après tout, tout le monde lui avait dit que les new-yorkaises étaient superficielles, comme elle.
D’ailleurs, la jeune fille se décida à se présenter :

« Oh fait, moi c'est Hell. »

Elle semblait avoir un sourire ironique collé aux lèvres et Morphée voulut une nouvelle fois lui répondre, ouvrant pour la deuxième fois la bouche mais elle fut une fois de plus devancée par Joy qui reprit :

- Voyons d'où nous sors tu toutes ces manières H. ? Nous avions obté pour un acceuil si strict ... Dis, ça fesait "too much" c'est ça ?

Fixant la mini-tornade, elle attendit que celle-ci eu fini de parler en posant ses poings sur ses hanches et en prenant un air sévère puis elle lui fit un léger sourire malicieux pour lui montrer qu’elle plaisantait avant de se décider à ouvrir la bouche pour la troisième fois en espérant qu’elle ne se fasse pas de nouveau couper dans son élan, ce qui n’arriva pas, à son grand bonheur :

« Bah… Je ne pense pas que ce soit « too much » puisque c’était déjà adorable de votre part de m’accueillir alors après peu m’importe la façon, je vous en serai… reconnaissante. »

Elle avait buté sur le mot « reconnaissante » car elle n’était pas sûre que ce soit le bon mot mais après une rapide réflexion, elle se dit que ça devait être le bon puisque les jeunes filles ne tiltèrent pas en face d’elle. Alors, Morphée leur servit un sourire radieux avant de se tourner vers celle qui l’avait surprise par son arrivée discrète un peu plus tôt :

« Enchanté, Hell, je m'appelle Morphée. »

Elle parut un moment pensive :

« Hell, enfer ? » Se demanda-t-elle dans son for intérieur.

Finalement, elle répondit enfin à la première question :

« Tu me demandes pourquoi je suis venue dans cette école de redressement ? Eh bien… Mes parents… Ils en… Euh… Comment on dit ? Ah oui ! Ils en avaient marre de moi parce que… Je ne sais pas en fait… Ils ne me parlaient plus ces derniers temps, c’est assez… Confus...Euh... Je ne sais pas si c'est le bon mot. Fin, c'est difficile. »

Elle eut beaucoup de mal à construire sa phrase peut-être parce qu’elle ne connaissait pas vraiment les expressions par cœur ou parce qu’elle était fatiguée après tant d’heures de voyage et à cause du décalage, en tout cas, elle réprima d’une manière assez élégante un bâillement en portant un doigt à sa bouche et en fermant les yeux un instant avant de faire un doux sourire mélancolique à la jeune fille alors que ses pensées n’étaient remplis que de haine à ce moment-là :

« Je les hais. Ils m’ont abandonnés. Ce ne sont que des traîtres. »

La scène pouvait être comique si l'influence des deux filles à ses côtés empêchaient les médisances. La foule qui les entouraient ne pouvaient ne serait-ce que penser à se moquer de la situation. Les deux statures imposaient, et Helena en était conscience. Elle n'était pas reine, Elle le savait. Ce genre de futilité étaient réservées à Joy et à ses sbires, pourtant, l'aura de pouvoir qui émanait de la Joly était palpable. Elle savait pouvoir lui être égale, d'une autre manière. Elle écouta sa réponse d'une oreille distraite, se concentrant principalement sur la Nouvelle. Elle était magnifique, il n'y avait pas à dire. Il dégageait d'elle une force et une fragilité paradoxale qui lui plut. Elle lui faisait penser à sa petite soeur, Sarah, surtout quand la Poupée Russe ajouta.

« Bah… Je ne pense pas que ce soit « too much » puisque c’était déjà adorable de votre part de m’accueillir alors après peu m’importe la façon, je vous en serai… reconnaissante. »

Tout d'abord, Hell ne répondit pas, haussant les épaules comme si s'eut été normal. Après tout, de la part de Joy & Harley, cela l'était. De la sienne, un peu moins. Les gens auraient pu penser qu'Helena Jones tentait de devenir sociable, et même, amicale pour ne plus être si seule, d'autres pourraient voir dans ses actes qu'elle tentait de se rapprocher de Joy et d'Harley pour les mêmes raisons. Toujours en brossant ses cheveux de ses ongles, et en se bornant à un silence qu'elle savait ennuyant, elle tentait de cadrer la nouvelle. Elle savait qu'elle pourrait se révéler dangereuse si on se la mettait à dos... peut-être. Pourtant, tout dans son attitude laissait présager qu'on pouvait lui faire confiance. Faire confiance, plutôt creuver. Mais faire semblant, c'était facile. Elle hocha la tête quand elle fut saluée, mais ne répondit pas, attendant la suite.

« Tu me demandes pourquoi je suis venue dans cette école de redressement ? Eh bien… Mes parents… Ils en… Euh… Comment on dit ? Ah oui ! Ils en avaient marre de moi parce que… Je ne sais pas en fait… Ils ne me parlaient plus ces derniers temps, c’est assez… Confus...Euh... Je ne sais pas si c'est le bon mot. Fin, c'est difficile. »

Elle ressemblait définitivement à Sarah. Tellement peu ce qu'on avait l'habitude de voir ici, qu'elle chercha le regard de Joy pour trouver son opinion, et avança de quelques pas pour dépasser les filles.

« C'était des cons. Te voilà donc un point commun avec la plupart des gens ici. »

Elle chercha à adoucir son regard froid, sentant des regards sur sa nuque.

Sois gentille, H..

Son sourire se tordit pour perdre de son ironie et tracer une ébauche de sincérité, et elle se tourna dans un mouvement fluide pour se placer à ses côtés.

« Puisque tu sembles si bien les apprécier pour avoir cherché à les fuir, Considères toi comme la Bienvenue ici. »

Son sourire se tordit pour perdre de son ironie et tracer une ébauche de sincérité, et elle se tourna dans un mouvement fluide pour se placer à ses côtés.

« Puisque tu sembles si bien les apprécier pour avoir cherché à les fuir, Considères toi comme la Bienvenue ici. »

Harley regarda Joy en haussant un sourcil puis alla se placer entre Morphée et Helena avec un grand sourire, les prenant par l'épaule. Elle présenta la foule d'une main.

« Oui Hell a raison, tu fais parti des nôtres désormais. » déclara-t-elle avec enthousiasme.

Helena s’approcha vers elle avant de lui dire, gardant toujours un regard froid et un sourire ironique fixé aux lèvres :

« C'était des cons. Te voilà donc un point commun avec la plupart des gens ici. »

Son regard devint subitement plus doux et son sourire plus sincère et Morphée fixa avec surprise celle qui avait des yeux gris/bleus avant de sourire à son tour, écoutant la suite :

« Puisque tu sembles si bien les apprécier pour avoir cherché à les fuir, Considères toi comme la Bienvenue ici. »

Ce n’était pas comme si elle avait cherché à fuir ses parents puisque c’était eux qui l’avait envoyé de force ici et qu’elle était très bien dans son pays puisqu’elle n’aimait pas spécialement cet endroit si vaste mais elle ne le précisa pas, après tout, ce n’était pas comme si elle mentait…
Et qui pourrait aller vérifier ça, hein ? Ses parents avaient tout fait pour garder cet épisode secret et il n’y avait qu’eux et seulement eux au courant de cette tragédie.
A part peut-être la jeune fille qui n’était finalement pas morte mais qui était bien trop traumatisée par l’harcèlement de la blonde et qui ne pourrait faire croire à personne que celle-ci l’avait traumatisée car, qui pourrait s’imaginer que derrière la Reine qu’ils adulaient se cachait en réalité un monstre sans pitié ? Personne, bien sûr. Personne sauf ses victimes qui ne s’en tiraient que très rarement. Et puis, Morphée ne savait pas qu’elle avait survécu alors, elle ne s’en faisait pas.
Un petit signe de tête pudique répondit à Helena pour la remercier tandis qu’un sourire timide demeurait sur le visage de la poupée russe. C’est alors que la plus discrète des trois jeunes filles s’approcha d’elle et se mit entre elle et la…

« Reine des enfers. C’est pas mal, non, comme surnom ? »

…Pour les prendre par les épaules en présentant la foule d’une main et en déclarant avec bonne humeur :

« Oui Hell a raison, tu fais parti des nôtres désormais. »

Toujours un peu pudique et élégante dans ses manières, Morphée répondit, elle aussi avec une sorte d’enthousiasme dans la voix :

« Merci, merci beaucoup. Je suis vraiment touchée. Je dois bien avouer que je ne m’attendais absolument pas à un accueil du genre… »

Oui, c’était réellement surprenant d’être accueilli de la sorte dans un tel endroit…
Soudain, un vertige s’empara de la blondinette qui s’évanouit un instant. Pendant un instant qui lui sembla durer un siècle, elle ne vit plus que du noir en commençant à sombrer dans une espèce d’autre dimension, s’endormant littéralement debout. Elle finit, cependant, par se réveiller alors qu’elle chutait toujours et eu le réflexe de se rattraper au dernier moment en déplaçant son pied en arrière, se retenant ainsi de justesse.
Se plaçant une main sur le front, elle cligna plusieurs fois de suite les yeux en se remettant dans une position plus stable et finalement, elle sortit d’une voix un peu plus faible :

« Oups… Je crois que je suis un peu trop fatiguée… »

« Waw, j’ai sous-estimé les heures de décalages et je n’ai pas vraiment dormi dans l’avion. Ça doit bien faire plus de 24h que je n’ai pas dormi ! »

Elle fit un faible sourire un peu gêné avant de continuer :

« Il n’y aurait pas une infirmerie dans le coin pour que je puisse me reposer un instant ? Si je vais dans la chambre… Je risque de… Mes camarades de chambre vont sûrement avoir pleins de choses à me dire… J’aimerais me reposer un peu… »

Elle avait mal à la tête, une douleur aigüe qui vous transperçait le crâne d’un coup de manière assez violente. C’était un peu comme si des nains martelaient son cerveau et elle n’avait qu’une envie, c’était se reposer mais…

« Ces stupides américaines sont beaucoup trop bavardes et si elles me réservent le même accueil que dans le hall, je ne pourrais jamais m’en sortir… Il faut que j’accède à l’infirmerie un petit moment… Rien qu’un peu… »

Songea-t-elle avant d’attendre une réponse à sa question ou plutôt à la phrase un peu désordonnée qu’elle avait sortie. Elle avait de plus en plus de mal à réfléchir donc à parler anglais et ça se révélait donc un peu anarchique mais elle espérait au moins que les Reines aient compris de quoi elle parlait…

Morphée eut un étourdissement, son vertige ne dura que quelques secondes mais c'est avec une voix des plus faible qu'elle s'excusa:

« Oups… Je crois que je suis un peu trop fatiguée…, justifia-t-elle avec un sourire gêné, Il n’y aurait pas une infirmerie dans le coin pour que je puisse me reposer un instant ? Si je vais dans la chambre… Je risque de… Mes camarades de chambre vont sûrement avoir pleins de choses à me dire… J’aimerais me reposer un peu… »

Harley lui offrit un sourire rassurant, faisant comprendre à Joy d'un regard qu'elle se portait volontaire, et alla à ses côtés pour la soutenir.

« Oui bien sûr, je t'accompagne. Sans doute le décalage horaire, tu viens de loin? »

La dénommée Harley vint à ses côtés pour l’aider au cas où elle referait une chute puis elle dit :

« Oui bien sûr, je t'accompagne. Sans doute le décalage horaire, tu viens de loin? »

Bien sûr qu’elle venait de loin. Ça se voyait d’ailleurs, non ? Pourtant, Morphée eu un faible sourire sympathique en répondant :

« Oui, je viens de Stavropol, en Russie… C’est plutôt loin et, avec le décalage horaire, je suis un peu fatiguée… »

Elle commença à s’avancer, suivant la fille qui la tenait et regardant plus ou moins la foule qui s’écartait pour les laisser passer et ne pu s’empêcher de penser :

« Eh bien voici une entrée en beauté dans cet établissement… »

Elle fixa alors le plafond avant de penser avec un petit sourire malicieusement cruel :

« Voyons, chers parents, pensez-vous m’arrêter en m’emmenant dans cet établissement pour délinquants ? J’étais la reine des russes et ce n’était pas pour rien, maintenant, je serai la reine des américains. Même si je les trouve moins intéressant, je compte jouer dans la cours des grands et cela me semble bien parti. »

Son sourire ne se dissipa pas lorsqu’elle pensa à la jeune fille qu’elle pensait avoir tué en la poussant au suicide, pire, il s’élargit :

« J’espère que tu me regardes bien d’en haut, que tu regardes bien ma conquête, sale cloporte inutile. »

Mais tout cela n’avait duré que quelques secondes, comme dans un rêve et il ne lui sembla pas qu’on l’ait vu. De plus, il fut bien vite remplacé par une douce expression fragile.
La poupée russe jouait son rôle à merveille et elle le savait très bien.

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